L’assurance dommage-ouvrage est une assurance obligatoire qui couvre le maître d’ouvrage (particulier, promoteur ou entreprise) contre les malfaçons et vices affectant la solidité de l’ouvrage après sa réception. Régie par le Code des assurances (article L.242-1), elle vise à assurer une indemnisation rapide des travaux de réparation des dommages relevant de la garantie décennale, sans attendre une décision de justice sur la responsabilité des intervenants.
Assurance dommage ouvrage
Pourquoi cette assurance est essentielle ?
- Indemnisation rapide des réparations sans attendre un jugement.
- Obligation légale pour toute construction neuve ou rénovation lourde.
- Protection financière contre des travaux coûteux en cas de sinistre.
- Facilitation de la revente du bien immobilier (exigée par les notaires en cas de vente avant 10 ans).
À noter : Cette assurance concerne tous les types d’ouvrages, qu’ils soient destinés à un usage privé ou public.
Pourquoi est-elle obligatoire ?
L’assurance dommages-ouvrage est une obligation légale imposée par le Code des assurances afin de protéger le maître d’ouvrage contre les défauts graves affectant la construction.
| Référence légale | Exigence |
|---|---|
| Article L.242-1 du Code des assurances | Obligation de souscription avant le début des travaux |
| Article 1792 du Code civil | Responsabilité décennale des constructeurs |
| Sanctions | Impossibilité d’obtenir une indemnisation rapide et complications en cas de revente |
Qui est concerné ?
L’obligation s’applique aux :
- Particuliers faisant construire une maison individuelle.
- Promoteurs immobiliers et sociétés civiles de construction.
- Collectivités publiques et organismes privés réalisant des travaux de construction.
Cas particulier :
En l’absence d’assurance, le maître d’ouvrage reste responsable des dommages pendant 10 ans, ce qui peut entraîner des frais conséquents.
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Cliquez-iciEnjeux et risques en cas d’absence de cette assurance
Ne pas souscrire à une assurance dommage-ouvrage expose le maître d’ouvrage à de lourdes conséquences financières et juridiques.
- Délai d’indemnisation allongé : sans cette assurance, le maître d’ouvrage doit attendre qu’un tribunal statue sur la responsabilité des entreprises. Cela peut prendre plusieurs années.
- Recours limité contre l’assureur décennal : sans déclaration préalable via l’assurance dommages-ouvrage, l’assureur décennal peut refuser de prendre en charge les réparations.
- Difficulté de revente du bien : en cas d’absence d’assurance, la vente d’un bien dans les 10 ans suivant sa construction peut être compromise.
- Sanctions légales : bien que non sanctionnée pénalement, l’absence de souscription à cette assurance peut constituer une faute engageant la responsabilité du maître d’ouvrage.
✅ Exemple concret : Un promoteur ayant omis de souscrire une assurance dommage-ouvrage se retrouve avec une façade fissurée 5 ans après la construction. Sans assurance, il doit engager une procédure judiciaire longue et coûteuse contre l’entreprise responsable, tout en avançant lui-même les frais de réparation.
Fonctionnement et modalités de souscription
Quand et comment souscrire une assurance dommage-ouvrage ?
L’assurance dommage-ouvrage doit être souscrite avant l’ouverture du chantier. Le contrat prend effet à la réception des travaux et reste valide jusqu’à la fin de la garantie décennale.
Démarches à suivre :
- Demande de devis auprès de plusieurs assureurs spécialisés.
- Étude du contrat : vérifier les exclusions et délais d’indemnisation.
- Signature et paiement de la prime avant le début des travaux.
L’assureur peut exiger des pièces justificatives, comme les plans du projet, la déclaration d’ouverture de chantier et les attestations d’assurance décennale des intervenants.
Quels types de travaux sont couverts ?
L’assurance dommages-ouvrage couvre uniquement les travaux relevant de la garantie décennale, c’est-à-dire ceux qui affectent la solidité du bâtiment ou le rendent impropre à l’usage prévu.
Principaux travaux concernés :
- Construction de bâtiments neufs.
- Extensions ou surélévations.
- Rénovations structurelles (réfection de toiture, consolidation de fondations).

Exclusions :
- Travaux purement esthétiques (peinture, revêtements de sol).
- Défauts d’entretien.
- Dommages causés par des catastrophes naturelles non couvertes par la garantie décennale.
Quelles garanties sont incluses ?
L’assurance préfinance les réparations des désordres décennaux sans attendre qu’un tribunal établisse la responsabilité.
| Garantie | Dommages couverts |
|---|---|
| Garantie décennale | Défauts affectant la solidité du bâtiment |
| Vice de construction | Malfaçons rendant l’ouvrage inhabitable |
| Effondrement | Ruine totale ou partielle |
| Défaut d’étanchéité | Infiltrations graves compromettant l’intégrité de l’ouvrage |
L’indemnisation intervient dans un délai maximum de 90 jours après la déclaration de sinistre. En cas de retard injustifié, l’assuré peut réclamer une indemnisation immédiate.
La procédure d’indemnisation
Déclenchement de la garantie : quand et comment ?
L’assurance dommage-ouvrage peut être activée dès qu’un dommage de nature décennale apparaît après la réception des travaux.
Étapes de la déclaration de sinistre :
- Envoyer une lettre recommandée avec accusé de réception à l’assureur.
- Joindre les documents justificatifs (photos, rapport d’expert si disponible).
- L’assureur mandate un expert pour évaluer les dommages.
Le délai légal de réponse est de 60 jours après réception de la déclaration.
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Cliquez-iciDélai et processus d’indemnisation
Une fois l’expertise réalisée, l’assureur doit :
- Formuler une offre d’indemnisation sous 90 jours.
- Procéder au paiement sous 15 jours après acceptation de l’offre.
Si ces délais ne sont pas respectés, l’assuré peut engager une action pour exiger le règlement immédiat des réparations.
Les principales causes de refus d’indemnisation
L’assureur peut refuser l’indemnisation pour plusieurs raisons :
- Dommages non décennaux (exemple : défaut esthétique).
- Absence de preuve du sinistre ou dossier incomplet.
- Mauvaise déclaration initiale ou fausse information lors de la souscription.
En cas de refus injustifié, des recours existent. N’hésitez pas à consulter notre cabinet pour protéger vos intérêts.
Recours en cas de litige
Contester un refus de prise en charge
Lorsqu’un assureur refuse d’indemniser un sinistre relevant de l’assurance dommage-ouvrage, le maître d’ouvrage doit d’abord exiger une justification écrite. Cette demande, envoyée en recommandé avec accusé de réception, doit être accompagnée des documents prouvant la nature décennale des dommages.
Si l’assureur maintient son refus, il est possible de saisir le médiateur des assurances pour tenter une résolution amiable. Ce recours est gratuit mais n’a pas de force contraignante. Si cette tentative échoue, une action en justice devient nécessaire.
Quels recours en cas de litige avec l’assureur ?
En cas de désaccord, le maître d’ouvrage peut solliciter une contre-expertise indépendante pour contester les conclusions de l’assureur. Si l’indemnisation est injustement retardée, une procédure en référé devant le tribunal judiciaire permet d’obtenir rapidement une provision pour financer les réparations.
Lorsque le litige persiste, une action judiciaire au fond peut être engagée afin d’obliger l’assureur à respecter ses obligations contractuelles. Dans ce cas, l’intervention d’un avocat spécialisé en droit de la construction est fortement recommandée.
Comment se défendre face à une indemnisation insuffisante ?
Si l’indemnisation proposée est inférieure aux coûts réels des réparations, il convient de fournir plusieurs devis d’artisans pour justifier une réévaluation. Une expertise indépendante peut également être demandée pour prouver que le montant versé est insuffisant.
Si l’assureur refuse toujours de revoir son offre, un recours devant le tribunal peut permettre d’obtenir une indemnisation conforme aux dommages constatés. Un avocat peut accompagner le maître d’ouvrage pour accélérer le processus et défendre ses intérêts.
Le rôle essentiel de l’avocat en droit de la construction
Pourquoi consulter un avocat spécialisé ?
L’assurance dommage-ouvrage est une garantie technique et juridique complexe. Lorsqu’un litige survient, un avocat spécialisé en droit de la construction permet d’accompagner le maître d’ouvrage dans ses démarches et d’optimiser ses chances d’obtenir une indemnisation rapide et complète.
L’intervention d’un avocat est essentielle pour analyser le contrat d’assurance, identifier les manquements éventuels de l’assureur et engager les procédures adaptées. Il peut également conseiller en amont, lors de la souscription, afin de vérifier que les garanties proposées sont conformes aux obligations légales et aux besoins spécifiques du projet.
Faites appel à un cabinet d'avocat spécialisé en droit de la construction pour protéger vos droits ? Contactez-nous au 06 27 91 86 11 ou
Cliquez-iciDans quels cas faire appel à un avocat ?
Le recours à un avocat est particulièrement recommandé dans plusieurs situations :
- Lorsque l’assureur refuse de prendre en charge un sinistre sans justification valable.
- En cas d’indemnisation insuffisante, nécessitant une négociation ou une action en justice.
- Pour engager une procédure en référé afin d’obtenir une provision rapide sur les travaux.
- Lorsqu’un désaccord existe entre les conclusions des experts mandatés par l’assureur et celles d’une contre-expertise indépendante.
Un avocat peut également intervenir si l’assurance dommage-ouvrage n’a pas été souscrite et que le maître d’ouvrage se retrouve confronté à des réparations lourdes sans garantie de prise en charge.
Exemples de litiges courants et solutions juridiques
Parmi les litiges les plus fréquents, on retrouve les refus de garantie injustifiés, les délais d’indemnisation non respectés et les offres de remboursement trop basses. Dans ces cas, l’avocat peut engager un recours amiable ou judiciaire contre l’assureur.
Si la négociation échoue, une procédure judiciaire au fond peut être engagée devant le tribunal judiciaire. L’avocat réunit alors les pièces nécessaires (expertises, factures, devis) pour démontrer le préjudice subi et obtenir une indemnisation conforme aux dommages constatés.
L’intervention d’un avocat peut également permettre de mettre en cause d’autres acteurs de la construction, comme les entrepreneurs ou les maîtres d’œuvre, si leur responsabilité est engagée dans les désordres affectant l’ouvrage.
FAQ : Réponses aux questions fréquentes
L’assurance dommage-ouvrage est-elle obligatoire pour une rénovation ?
Oui, si la rénovation affecte la solidité du bâtiment ou un élément indissociable de la construction (fondations, toiture, murs porteurs). Pour des travaux esthétiques ou d’aménagement intérieur, elle n’est pas requise.
Quels sont les délais pour agir en cas de refus de garantie ?
Le maître d’ouvrage dispose de deux ans à compter du refus de l’assureur pour engager une action en justice, selon l’article L.114-1 du Code des assurances.
Peut-on souscrire une assurance dommage-ouvrage après le début des travaux ?
C’est difficile, car la souscription doit en principe se faire avant l’ouverture du chantier. Certains assureurs acceptent une couverture tardive, mais avec des primes plus élevées et des conditions restrictives.
Que faire si l’assureur refuse de m’indemniser ?
Il faut d’abord demander une justification écrite. Ensuite, une médiation peut être tentée. Si le litige persiste, un recours judiciaire devant le tribunal judiciaire est possible.
Quelle est la différence entre l’assurance dommage-ouvrage et la garantie décennale ?
L’assurance dommage-ouvrage préfinance les réparations des dommages couverts par la garantie décennale, sans attendre qu’un tribunal établisse la responsabilité des constructeurs.
Faites valoir vos droits avec un avocat spécialisé
L’assurance dommage-ouvrage protège votre investissement, mais les litiges avec les assureurs sont fréquents. Un refus de garantie, une indemnisation insuffisante ou des délais non respectés peuvent mettre en péril votre projet. Grâce à un accompagnement juridique adapté, vous pouvez défendre efficacement vos droits et obtenir une réparation rapide des désordres.
Ne laissez pas un différend avec votre assureur compromettre votre construction. Contactez Chemla Avocat, spécialiste du droit de la construction pour une évaluation personnalisée de votre situation :
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