Cass. 3 ème Civ. 21/12/2023, n°22-20.045 ➤ Responsabilité de l’agent immobilier et devoir d’information et de conseil à l’égard de l’acquéreur

En l’espèce, l’acquéreur avait acquis une maison d’habitation par l’intermédiaire d’une agence immobilière.
A l’occasion de travaux de rénovation réalisés, l’acquéreur a découvert des infiltrations résultant de désordres sur toiture.

Celui-ci a alors assigné le vendeur en résolution de la vente sur le fondement des vices cachés et en indemnisation de ses préjudices.

Quant à l’agent immobilier, celui-ci a été assigné par l’acquéreur au titre du manquement à son devoir d’information et de conseil (article 1240 du Code civil).

La particularité du litige est que les désordres étaient apparents au moment de la vente par l’acquéreur c’est-à-dire connus de celui-ci.

Toutefois, l’agent immobilier n’avait pas informé l’acquéreur desdits désordres manquant ainsi à son devoir d’information et de conseil à l’égard de celui-ci.

  Suivant un arrêt rendu en date du 21 décembre 2023, la 3ème Chambre civile de la Cour de cassation a jugé que « le devoir de conseil auquel était tenu l’agent immobilier lui imposait d’informer l’acquéreur de l’immeuble, vendu par son entreprise, de l’existence des désordres apparents affectant celui-ci, qu’en sa qualité de professionnel de l’immobilier, il ne peut ignorer. »
(Cass. 3ème Civ. 21 décembre 2023, n°22-20.045).

Ainsi, le devoir de conseil de l’agent immobilier impose celui-ci d’informer l’acquéreur de défauts même parfaitement visibles de celui-ci.
Il appartient ainsi à l’agent immobilier de démontrer l’exécution de son devoir d’information et de conseil, à défaut celui-ci s’expose à une condamnation à des dommages et intérêts à l’égard de l’acquéreur.

Quant à la demande de résolution de la vente à l’égard du vendeur, celle-ci est rejetée par la Cour de cassation par application de la clause d’exclusion de la garantie des vices cachés insérée à l’acte de vente.

  Cliquez ci-contre pour en avoir plus sur le droit de la construction.

Aux termes de ladite clause, la responsabilité du vendeur ne pouvait être recherchée par l’acquéreur au titre des désordres connus de celui-ci antérieurement à l’acquisition du bien immobilier.

L’apport essentiel de cet arrêt tient à ce que la responsabilité de l’agent immobilier pourra être facilement engagée par l’acquéreur au titre du manquement au devoir d’information et de conseil à l’égard de celui-ci.

Demande d'information et de devis gratuit

Vous souhaitez un accompagnement pour tout besoin en droit de la construction? Vous pouvez nous contacter au 06 27 91 86 11 ou

Cliquez-ici